Traduction de la voix passive française à l'espagnol: Une question linguistique ou traductive ?
DOI :
https://doi.org/10.17533/udea.mut.18505Mots-clés :
traduction, linguistique, voix passive, passive réfléchie, sourciers, ciblistesRésumé
On dit généralement que l'emploi de la voix passive périphrastique, composée de l'auxiliaire ser/"être" et du participe-passé, est plus fréquente en français qu'en espagnol où lui fait concurrence la "passive réfléchie". S'agissant de traduction, les grammaires espagnoles préconisent par conséquent de remplacer la voix passive par la voix active et indiquent dans quels cas particuliers peut être employée la passive périphrastique espagnole. La traduction de la voix passive française en espagnol se résumerait donc à un simple problème grammatical consistant en l'application de règles. Outre le fait que les règles énoncés manquent beaucoup de clarté, l'observation de six traductions d'une même oeuvre, Madame Bovary de Gustave Flaubert, a montré qu'en dehors de quelques cas, les traducteurs sont en réalité confrontés à un véritable problème de traduction qui leur laisse toujours la possibilité de choisir. Se dessinent deux groupes de traducteurs. Les premiers, d'orientation « sourcière », tendent à maintenir de manière générale une construction passive (une passive périphrastique en particulier), même lorsque la phrase ne présente pas la configuration prototypique favorable à son emploi en espagnol ; leur préoccupation est la fidélité à l'effet produit par le texte original. Les seconds, d'orientation « cibliste », tendent à la remplacer la voix passive par la voix active ; ils semblent préoccupés par l'"orthonymie", sans doute influencés en cela par un certain discours lingüistico-gramatical qui promeut l'emploi de la voix active, sans tenir compte de la réalité de la langue.
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