Croyances et perceptions des facilitateurs linguistiques entre le créole haïtien et l’espagnol au Chili. Résultats d’une étude de recherche-action

Résumé

Afin de surmonter les barrières de communication entre les services publics et la communauté de migrants haïtiens, les institutions publiques chiliennes ont eu recours à diverses solutions ad hoc, la plus prédominante étant l’incorporation de facilitateurs linguistiques dans les services publics. Les fonctions de ces facilitateurs ne sont pas réglementées et varient en fonction du contexte institutionnel. Elles comprennent, entre autres, la traduction, l’interprétation et la médiation linguistique et interculturelle. Il n’existe pas non plus de formation en traduction et interprétation pour les préparer à ces tâches. On présente dans cet article les résultats d’un projet de recherche-action visant à identifier les croyances et les perceptions des facilitateurs linguistiques travaillant actuellement dans différents services publics au Chili, ainsi que les dilemmes éthiques auxquels ils sont le plus souvent confrontés. Les résultats mettent en évidence la faible institutionnalisation et le stade de préprofessionnalisation de l’interprétation dans les services publics chiliens et la manière dont cela se reflète dans la diversité des fonctions, des rôles et des attentes des usagers et des fonctionnaires concernant le travail des facilitateurs. Deux thèmes centraux émergent des données : la perception que les animateurs linguistiques