Critères de traduction biblico-liturgique en tseltal, nahuatl et espagnol comme langue minoritaire: un paradigme de traduction activiste

Résumé

L’objectif de cet article consiste à problématiser le phénomène de reconnaissance et de revitalisation des langues indigènes et minoritaires au Mexique, en Amérique Latine et aux États-Unis à la suite de l’impulsion programmatique née au sein de l’Église catholique pour traduire des textes liturgiques et bibliques avec la participation des communautés autochtones. Plus précisément, on considère les critères de traduction des équipes linguistiques composées de locuteurs natifs qui ont travaillé avec les langues tseltal et nahuatl, dans une période qui couvre 40 ans et 6 ans, respectivement. Nous les comparons avec les critères suivis par l’équipe linguistique qui a travaillé ces 14 dernières années sur l’espagnol en tant que langue minoritaire aux États-Unis. La méthodologie analytique est de nature contrastive-comparative, basée sur l’observation critique sur le terrain, sur des entretiens aux personnages clés et sur l’étude de documents de première main émanant des Ateliers de l’Équipe Nationale de Traducteurs de Nahuatl, réalisés entre 2017 et 2018, ainsi que de la Rencontre des Traducteurs de la Bible et de la Liturgie des Langues Indigènes convoquée par la Conférence de l’Épiscopat Mexicain à Mexico en 2018. Notre problématisation de la traduction culturelle en tant qu’activité centrale d’une lutte pour la dignité des groupes ethniques est vue sous l’angle de la décolonialité latino-américaine et d’une théologie indienne que nous avons encadrée dans une théologie postcoloniale. Le rôle principal de la cem, les asymétries formatives des traducteurs, la liberté d'organisation, la nécessité d'établir des processus et des critères de traduction, ainsi que les points de rencontre et de divergence qui s'y trouvent, sont les principaux résultats rapportés.