Une analyse de la conception et le domaine d’études de l’anglais comme « lingua franca » sous une approche décoloniale

Résumé

De récentes reconsidérations épistémologiques et ontologiques montrent un changement dans la géopolitique de la connaissance de l’anglais en tant que lingua franca (ALF), où les voix du sud global commencent à s’affirmer en tant que producteurs de connaissances dans un domaine fortement marqué par l’hégémonie européenne. Cet article vise à analyser le concept et le champ de recherche sur l’ALF dans une perspective décoloniale. Basé sur le travail de l’un des auteurs et partant de l’exercice décolonial d’identification-interrogation-interruption, l’article commence par identifier les postulats de l’ALF, se référant à différentes voix dans le domaine, se demandant à qui appartiennent ces voix et d’où elles viennent. Les résultats montrent un réseau complexe de significations encore marqué par les traces de la colonialité dans lequel les visions européennes hégémoniques sont situées comme hybris du point zéro malgré la multiplicité des visions et des pratiques de l’ALF dans le monde. Les auteures plaident pour une lecture attentive et critique de l’ALF, en particulier en ce qui concerne l’endroit où le savoir est généré et qui génère ce savoir pour se dégager des épistémologies incontestées de l’ALF du Nord global. Elles proposent aussi une pratique décoloniale dans la lecture de l’alf comme condition préalable à la disruption de la colonialité.